En vue de mobiliser des fonds pour financer les programmes d'aide alimentaire d'urgence en faveur des populations vulnérables notamment les enfants au Mali, une mission conjointe du Fonds des Nations- Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM), en visite au Mali, a tiré la sonnette d’alarme, le vendredi 1er septembre 2023.

Dans le cadre du renforcement du soutien des Nations unies aux efforts du gouvernement en matière de prise en charge des besoins humanitaires et sociaux des populations locales, une mission conjointe du Programme alimentaire mondial (PAM)/Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) était en visite de terrain au Mali, la semaine dernière. 

La délégation des deux agences onusiennes était conduite par Carl Skau, directeur exécutif adjoint du PAM et Edward Chaiban, directeur général adjoint de l'UNICEF pour l'action humanitaire. 

« L'UNICEF et le PAM ont besoin d'urgence de 184,4 millions de dollars pour aider 8,8 millions de personnes en 2023, dont 4,7 millions d'enfants », peut-on lire dans une note publiée par l’UNICEF et le PAM.
Selon ces deux agences onusiennes, malgré l’ampleur de la crise, les appels humanitaires pour le Mali restent gravement sous-financés.
« Le Mali traverse une crise humanitaire complexe et a besoin d’un soutien urgent pour éviter un désastre pour les enfants, qui paient une fois de plus le prix le plus élevé d’une crise dont ils ne sont pas responsables », a posté, dans un Tweet, Edward Chaiban, directeur général adjoint de l'UNICEF pour l'action humanitaire.

Aussi, estiment le PAM et l’UNICEF, « environ 5 millions d’enfants au Mali ont besoin de toute urgence d’une aide humanitaire dans divers secteurs, notamment la santé, la nutrition, l’éducation et la protection, ainsi que l’accès à l’eau potable. Cela représente une augmentation importante d’au moins 1,5 million d’enfants dans le besoin depuis 2020 ». 
Et de plaider : « Nous devons faire tout notre possible pour aider les familles vulnérables, en particulier les enfants et les femmes, en travaillant en étroite collaboration avec nos partenaires pour prévenir la famine, lutter de front contre l'insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition et renforcer leur résilience », a déclaré Carl Skau, directeur exécutif adjoint du PAM.

Par ailleurs, les deux agences de l’ONU soulignent l’importance du financement qui reste essentiel pour fournir une aide alimentaire d’urgence aux populations vulnérables et soutenir les services médicaux, y compris le carburant pour garder les vaccins au froid.

« Alors qu’il ne reste que 4 mois cette année, seulement 21% des 751,4 millions de dollars requis par les agences des Nations Unies pour les programmes d’assistance ont été collectés, tandis que l’appel humanitaire de l’UNICEF en faveur des enfants au Mali est financé à moins d’un tiers » alertent-ils. 

Et d’ajouter : « La combinaison d'un conflit armé prolongé, de déplacements internes et d'un accès humanitaire limité menace de plonger près d'un million d'enfants de moins de 5 ans dans la malnutrition aiguë d'ici la fin de cette année au Mali et au moins 200 000 risquent de mourir de faim si une aide vitale ne parvient pas à les atteindre ».

Amadou Traoré