Le dernier rapport d’Afrobarometer, publié le 9 juillet, met en lumière une frustration citoyenne diffuse au Togo. Si seulement 7 % des Togolais ont participé à une manifestation au cours de l’année écoulée, 33 % se déclarent prêts à le faire à l’avenir, révélant un potentiel d’expression encore largement contenu dans un contexte politique jugé peu favorable à la contestation.

L’étude, réalisée dans 39 pays africains, montre que l’engagement citoyen augmente lorsque les populations sentent que leur voix est entendue. Or, au Togo, la satisfaction démocratique demeure faible, et nombreux sont ceux qui estiment que les dirigeants restent sourds à leurs préoccupations.

Pourtant, la participation aux réunions communautaires et les échanges avec les chefs traditionnels restent notables, en particulier dans les zones rurales. Cela montre que l’implication locale constitue toujours un vecteur important de la vie citoyenne, loin des formes plus visibles de mobilisation.

Enfin, le rapport souligne un paradoxe : les Togolais les plus modestes et vivant en milieu rural s’impliquent davantage que les citadins plus éduqués. Ce constat interroge sur les voies possibles d’un renouveau démocratique, fondé sur une écoute plus attentive des couches populaires.

Jeremy Ahossou