L’ancien ministre de la Justice de la République démocratique du Congo, Constant Mutamba, comparaissait pour la première fois devant la Cour de cassation le mercredi 9 juillet 2025. Il est poursuivi pour détournement de fonds dans le cadre d’un marché public de près de 30 millions de dollars attribué sans appel d’offres à la société Zion Construction, jugée fictive par le parquet. Arrivé en retard à l’audience, il a écouté l’acte d’accusation avant de décliner son identité à la barre.
Ses avocats, une vingtaine réunis pour sa défense, ont demandé un report au motif qu’ils n’avaient pas pu consulter les pièces du dossier. Après des débats sur la forme, la Cour a accepté leur requête, fixant la prochaine audience au 23 juillet. L’un des avocats, Me Paul Okito, a critiqué l’organisation du procès en déclarant que « la justice oublie parfois que remettre le dossier aux avocats de l’accusé est un droit ».
Accusant la justice de motivations politiques, la défense s’interroge sur l’absence de poursuites contre la société bénéficiaire des fonds. Ressorti libre, Constant Mutamba, ancien candidat à la présidentielle de 2023, risque jusqu’à 20 ans de prison sans possibilité d’appel s’il est reconnu coupable.
Jeremy Ahossou