Deux semaines après les manifestations des 26, 27 et 28 juin à Lomé, le procureur de la République, Talaka Mawama, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire contre X. Cette décision intervient suite à la découverte de cinq corps repêchés dans le 4e lac et la lagune de Bè. Tandis que des organisations de la société civile dénoncent une « répression brutale et meurtrière » attribuée aux forces de l’ordre, le gouvernement évoque de simples « noyades » et rejette toute responsabilité.

Selon les autorités, seuls deux des corps retrouvés seraient directement liés aux événements de juin, les autres présentant un état de décomposition avancé ou ayant échappé à toute autopsie à la demande des familles. Parallèlement, 114 personnes ont été interpellées pendant les manifestations, dont 87 ont été relâchées. Dix-huit manifestants ont été condamnés à un an de prison, tandis que neuf font l’objet d’une information judiciaire en cours.

Alors que de nouveaux appels à manifester circulent pour les 16 et 17 juillet, les autorités appellent à la vigilance face aux risques de troubles. Le procureur a également dénoncé des actes de violence et de vandalisme survenus durant les mobilisations.

Pour information, un rapport d’étape de la Commission nationale des droits de l’homme, saisi par le président de l’Assemblée nationale, a été remis, mais son contenu reste à ce jour confidentiel.

Jeremy Ahossou