Le gouvernement malien, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la Consolidation de la Paix (PBF), a procédé au lancement officiel du projet intitulé « Appui à la redynamisation de l’Observatoire national du foncier agricole et des commissions foncières pour la stabilisation sociale et la consolidation de la paix au Mali ». Une initiative d’envergure, portée par une forte volonté politique et un engagement international pour prévenir les conflits liés aux ressources naturelles et au foncier agricole.
La cérémonie de lancement, présidée par M. Daniel Siméon KELEMA, ministre de l’Agriculture, s’est tenue en présence de plusieurs membres du gouvernement, notamment les ministres de l’Élevage et de la Pêche, de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, ainsi que celui de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Étaient également présents de nombreux responsables techniques et partenaires de mise en œuvre.
Doté d’un financement de 1,6 milliard de F CFA par le PBF, ce projet sera mis en œuvre sur 30 mois par un consortium composé de la FAO, ONU Femmes et l’ONG AZHAR, en étroite collaboration avec plusieurs départements ministériels. Il interviendra dans six cercles répartis dans les régions de Koulikoro, Sikasso et Mopti : Koulikoro, Kangaba, Sikasso, Kadiolo, Mopti et Djenné.
L’objectif est clair : renforcer la stabilisation sociale et la consolidation de la paix, à travers la réactivation et l’opérationnalisation de l’Observatoire National du Foncier Agricole (ONAFA) et des commissions foncières. Le projet mettra un accent particulier sur l’inclusion des jeunes et des femmes dans la gouvernance du foncier agricole.
Dans son allocution, le ministre KELEMA a rappelé les efforts déjà entrepris par le Mali pour encadrer et pacifier la gestion du foncier rural. « Le Mali a adopté des réformes majeures, notamment la Charte pastorale, la Loi domaniale et foncière, ainsi que la Loi sur le foncier agricole. Ces textes ont permis la mise en place d'organes clés comme les Commissions foncières villageoises et de fraction, et l'ONAFA », a-t-il déclaré.
Toutefois, a-t-il reconnu, « la mise en œuvre effective de ces instruments reste entravée par de nombreux défis techniques, institutionnels et humains ». C’est précisément dans cette dynamique que s’inscrit l’appui du PBF, en tant que partenaire stratégique de la paix et du développement au Mali.
Le projet ambitionne de favoriser l’adhésion des communautés locales à travers une approche inclusive, participative et sensible au genre. Il s’agira notamment de renforcer les capacités des acteurs locaux, d’améliorer la transparence dans la gestion du foncier, et de désamorcer les conflits potentiels à travers des mécanismes consensuels de dialogue et de médiation.
Le lancement de ce projet marque une étape importante dans la quête d’une gouvernance foncière apaisée, facteur clé pour la paix durable, la cohésion sociale et la résilience communautaire dans un pays où les enjeux fonciers sont souvent au cœur des tensions rurales.
Cyril DAKPITI