Au Kenya, les propos tenus par le président William Ruto ont provoqué une vive réaction de l’opposition. En accusant ceux qui contestent son pouvoir de chercher à créer le chaos pour le renverser avant 2027, le chef de l’État a ravivé les tensions politiques, deux jours après des manifestations meurtrières qui ont coûté la vie à au moins 31 personnes. Il a notamment affirmé que "quiconque met le feu aux commerces doit recevoir une balle dans la jambe", des paroles qui ont choqué une partie de l’opinion publique.

Des figures de l’opposition, dont l’ex-vice-président Rigathi Gachagua, dénoncent une tentative du pouvoir de criminaliser toute contestation. Ils appellent à boycotter les entreprises liées au gouvernement, qualifié de "régime hostile". Gachagua rejette les accusations de complot et affirme que "personne ne cherche à renverser le gouvernement", tout en accusant les autorités d’utiliser la loi antiterroriste contre les opposants et certaines communautés.

L’ancien Premier ministre Raila Odinga plaide pour un dialogue national afin de sortir de la crise. Il critique une police "au comportement colonial", accusée de violences contre des manifestants pacifiques. D’autres leaders politiques appellent les jeunes à "canaliser leur colère dans les urnes" en se mobilisant pour les élections de 2027, plutôt que de descendre dans la rue.

Jeremy Ahossou