Arrêté à Abidjan le 10 juillet 2025 lors de sa participation à l’Ivoire Tech Forum, Hugues Comlan Sossoukpè, journaliste et activiste politique béninois, a été extradé vers son pays d’origine. Il avait été invité officiellement par le ministère ivoirien du numérique pour couvrir l’événement à titre professionnel. Pourtant, cette présence sur le sol ivoirien a conduit à son arrestation, suivie de son transfert au Bénin, où il a été remis aux autorités judiciaires.
Une fois à Cotonou, il a été présenté au procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) le vendredi 11 juillet. Il a ensuite comparu devant plusieurs instances judiciaires, dont la commission d’instruction et le juge des libertés et de la détention. À l’issue de ces auditions, un mandat de dépôt a été délivré contre lui, le plaçant en détention provisoire en attendant la suite de la procédure.
Selon plusieurs sources béninoises, les charges retenues contre Hugues Comlan Sossoukpè n’ont pas encore été officiellement détaillées. Toutefois, des accusations telles que l’incitation à la haine, l’apologie du terrorisme et le harcèlement électronique sont évoquées. Le gouvernement reste silencieux sur les circonstances exactes de son arrestation, malgré l’intérêt croissant de l’opinion publique et des organisations de défense des droits humains.
Militant très actif sur les réseaux sociaux et fondateur du média en ligne Olofo News, Hugues Comlan Sossoukpè vivait en exil au Togo depuis près de sept ans. Ses prises de position contre le régime béninois en ont fait l’une des figures les plus suivies de l’opposition numérique. Son entourage dénonce une atteinte grave à la liberté d’expression et craint une instrumentalisation de la justice pour faire taire une voix critique du pouvoir en place.
Jeremy Ahossou