Le gouvernement togolais a lancé des mandats d'arrêt contre plusieurs membres du Mouvement du 6 juin (M66), qu’il accuse d’être à l’origine des récentes manifestations contre le président Faure Gnassingbé. Lors d'une conférence de presse tenue le 9 juillet à Lomé, le ministre de la Sécurité, Calixte Madjoulba, a déclaré que les auteurs de ces appels à la mobilisation, notamment ceux vivant à l’étranger, seraient poursuivis, les qualifiant de "menace pour la stabilité nationale".
Les autorités togolaises ont attribué au M66, un groupe de la diaspora, la responsabilité des manifestations interdites du mois de juin, qui ont été violemment réprimées. Le bilan officiel fait état de cinq morts, contre sept selon des sources de la société civile. Pour le gouvernement, ces mobilisations s’inscrivent dans une logique de déstabilisation et sont largement alimentées par les réseaux sociaux.
Le M66, qui réclame la démission du chef de l’État, assume publiquement ses actions. L’artiste togolais Zaga Bambo, membre du groupe et résident en France, s’est dit « indifférent » face aux poursuites annoncées. Le mouvement prévoit de nouvelles manifestations les 16 et 17 juillet, à l’approche des élections municipales.
Jeremy Ahossou