Yaoundé, 13 juillet 2025 – Le président Paul Biya a officiellement annoncé ce dimanche sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025. Dans un message publié sur son compte X (anciennement Twitter), le chef de l’État a déclaré :

« Je suis candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 »,
réaffirmant sa volonté de poursuivre son action à la tête du pays face aux défis politiques, sécuritaires et économiques.

À 92 ans et après plus de 42 ans au pouvoir, Paul Biya se présente pour un huitième mandat consécutif sous la bannière de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Cette annonce, longtemps attendue, intervient dans un climat politique tendu, marqué par des dissensions au sein même de la majorité présidentielle.

Tensions internes et candidatures dissidentes

Des figures historiques du régime, autrefois fidèles à Biya, ont pris leurs distances ces derniers mois. Parmi elles, Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, tous deux anciens ministres, ont annoncé leur intention de se présenter à l’élection. En coulisses, le secrétaire général de la présidence s’emploie à consolider les soutiens régionaux et à maintenir l’unité du camp présidentiel.

Une opposition en ordre dispersé mais déterminée

En face, l’opposition camerounaise s’organise, malgré un terrain politique souvent défavorable. Maurice Kamto, principal rival de Biya lors de la présidentielle de 2018, a confirmé sa candidature. Cabral Libii, jeune député et président du PCRN, est également en lice. Les candidats ont jusqu’au 21 juillet pour soumettre leur dossier de candidature à Elecam, l’organe électoral.

Une candidature qui divise

L’annonce de Paul Biya relance le débat sur l’alternance démocratique dans un pays dirigé sans interruption par le même homme depuis 1982. Pour ses partisans, sa longévité est synonyme de stabilité et d’expérience dans un environnement régional troublé. Ses détracteurs y voient au contraire une concentration du pouvoir, un refus de transition politique, et un immobilisme institutionnel alors que les défis socio-économiques s’accumulent.

À trois mois du scrutin, le Cameroun entre dans une nouvelle séquence politique décisive, sous le regard attentif d’une jeunesse majoritairement née après l’arrivée au pouvoir de Biya, et de partenaires internationaux préoccupés par la stabilité du pays.

Jeremy Ahossou