Un incident diplomatique notable a marqué la 2ᵉ session ordinaire du Conseil des ministres de l’UEMOA, tenue vendredi dernier à Lomé. Les représentants du Burkina Faso, du Mali et du Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont quitté prématurément la réunion en raison d’un désaccord sur la présidence du Conseil des ministres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA).
Le différend porte sur le refus de certains États membres de l’UEMOA de valider la désignation du Burkina Faso à la tête du Conseil des ministres, en contradiction avec l’article 11 du traité de l’UMOA. Ce dernier prévoit une présidence tournante tous les deux ans parmi les ministres des Finances des États membres. Après la Côte d’Ivoire, le tour revenait au Burkina Faso, selon les règles en vigueur.
Face à ce blocage, les trois pays de l’AES ont décidé de quitter la session, dénonçant une entorse aux principes de l’Union et soulignant une nouvelle fois leur désaccord avec le fonctionnement des institutions régionales. Cette posture s’inscrit dans la continuité de leur retrait de la CEDEAO, qu’ils jugent inféodée à des intérêts extérieurs.
L’UEMOA n’a, pour l’instant, émis aucun commentaire officiel sur cette rupture de séance, laissant planer l’incertitude sur la suite des travaux et les conséquences de cette fracture institutionnelle.
Jeremy Ahossou