Dans un communiqué, publié, le week-end, la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP) s’alerte sur les conséquences du dragage artisanal facteur de pollution rapide de la qualité de l’eau du fleuve Niger, principale source d’approvisionnement en eau potable pour des millions de maliens.
Il ressort du communiqué de la SOMAGEP : « la qualité de l’eau s’est fortement détériorée, notamment dans les régions de Koulikoro, Ségou et Tombouctou, en raison d’une turbidité anormalement élevée et de la présence de substances chimiques toxiques. À l’origine de cette pollution : le dragage artisanal, une méthode illégale et non réglementée d'extraction aurifère».
Et de dénoncer : « Le dragage artisanal consiste à extraire de l’or à l’aide de pompes rudimentaires et de produits chimiques dangereux, comme le mercure, directement dans les eaux du fleuve. Ces pratiques non encadrées provoquent une destruction des fonds aquatiques, une pollution chimique, et une augmentation de la boue en suspension (turbidité) dans l’eau. Résultat : une eau impropre à la consommation, difficile à traiter, et dangereuse pour la santé humaine. Malheureusement, ces activités ont des conséquences sanitaires et environnementales. Il s'agit notamment d'un risque sanitaire majeur avec l'ingestion de mercure, troubles digestifs, maladies de peau, intoxications chroniques; une menace pour la biodiversité : disparition progressive de certaines espèces aquatiques ».
Par ailleurs, déplore-t-elle : « le plus inquiétant est que le dragage provoque des problèmes d’approvisionnement : difficultés de traitement de l’eau pour la SOMAGEP, avec des pénuries potentielles.
En tout cas, face à l’urgence, les plus hautes autorités doivent prendre des mesures urgentes et structurelles, notamment la suspension immédiate du dragage artisanal dans toutes les zones critiques du fleuve Niger; le renforcement de la surveillance environnementale par les services de l’État; les opérations de démantèlement des sites illégaux d’orpaillage; des campagnes de sensibilisation auprès des populations riveraines sur les dangers sanitaires et écologiques.
Les autorités doivent également mettre en place une politique de soutien aux orpailleurs pour leur reconversion vers des activités économiques durables.
En attendant, la SOMAGEP fait des efforts pour répondre aux attentes des maliens malgré la prorogation du temps de traitement normal des eaux.
En attendant, les autorités de la transition sont devant l'histoire de trancher entre la survie des millions des maliens et le laisser aller sur le fleuve Niger.
Amadou Traoré