Six jours après la prise de pouvoir par le Haut Commandement militaire en Guinée-Bissau, une mission de haut niveau de la Cédéao est arrivée à Bissau pour ouvrir un dialogue avec les nouvelles autorités. La rencontre, tenue le 1ᵉʳ décembre dans un climat très attendu, s’est déroulée à huis clos en présence du président de transition, le général Horta N’Tam, et des représentants régionaux. L’absence remarquée du président capverdien José Maria Neves, invoquant les « relations historiques » entre les deux pays, a suscité déception et interrogations dans la capitale.
À l’issue d’environ trois heures d’échanges, les deux parties ont qualifié les discussions de « fructueuses », malgré les divergences persistantes. La Cédéao, représentée notamment par Julius Maada Bio, a réaffirmé sa condamnation du coup de force militaire et exigé un retour immédiat à l’ordre constitutionnel. Face à cela, les dirigeants de la transition ont défendu leur action comme une mesure visant à « préserver l’ordre et la sécurité », tout en annonçant que la durée d’un an prévue pour la transition serait réévaluée lors du sommet du 14 décembre à Abuja.
La question des résultats électoraux, toujours attendus par la population, n’a pas trouvé de réponse durant cette rencontre, les protagonistes renvoyant ce point à une réunion ultérieure. Pendant ce temps, le Nigeria a annoncé accorder l’asile politique à l’opposant Fernando Dias, qui avait revendiqué la victoire à la présidentielle et vivait dans la clandestinité.
Jeremy Ahossou