Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, le lundi 1er décembre 2025, la Journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida, couplée au lancement des activités du mois de lutte contre le VIH/Sida. Le thème au niveau mondial est : « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au Sida », et le thème national est : « Sida, crise de financement extérieur, une opportunité pour promouvoir le financement souverain ».
Depuis la crise de la COVID-19 et l'arrêt du financement américain, au Mali comme dans la plupart des pays en voie de développement, la lutte contre le VIH-SIDA est confrontée au manque de financement. Et notre pays entend relever les défis liés au financement par la promotion du financement interne. D'où le choix du thème national de l'édition 2025 de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, « SIDA, crise du financement extérieur, une opportunité pour promouvoir le financement souverain ». « Ce thème visionnaire est aligné sur la dynamique globale et traduit une volonté politique de résilience, d'innovation et de souveraineté. Le système des Nations Unies salue cette orientation stratégique et se tient prêt à accompagner sa mise en œuvre », a assuré le représentant de l’ONUSIDA au Mali, Dr Marc Saba.
En 2025, le taux de prévalence du VIH-SIDA est de 0,76%, avec plus de 100 000 personnes vivant avec cette maladie au Mali, 4 003 nouvelles infections, dont près de 1 500 chez les adolescents et 4 900 décès liés au SIDA.
Selon le secrétaire exécutif du Haut Conseil national de lutte contre le VIH/Sida, Dr Issiaka Moumine Koné, la mise en place d’une taxe spécifique permettra de réduire significativement le nombre de nouvelles contaminations et de décès. « Avec les taxations pour l'énergie, nous avons constaté en 6 mois qu'on a fait plus de 80 milliards. Alors que chaque 3 ans, le Mali a besoin de près de 50 milliards pour lutter contre le VIH. Cela n'est pas impossible pour le peuple malien, mais il faut qu'on l'explique au peuple, qu’on leur dise que nos partenaires sont en train de faire autre chose avec leur argent. Il faut que nous, en tant que citoyens, patriotes, nous contribuons réellement à la lutte contre ce fléau-là », a-t-il plaidé.
La ministre de la Santé et du Développement social, Colonel Assa Badiallo Touré a lancé un appel à l'action et à un leadership durable pour renforcer les actions des plaidoyers afin de promouvoir le financement innovant et souverain. «C'est un moment privilégié de renforcer les actions des plaidoyers pour promouvoir le financement innovant et souverain dans l'optique de soutenir les programmes de lutte contre le VIH-SIDA afin d'honorer les engagements auxquels le pays a souscrit.
Pour sa part, le secrétaire général de la présidence, Alfousseni Diawara a réaffirmé l'engagement du Mali à mettre fin au SIDA d'ici 2030. « La majorité des personnes vivant avec le VIH au Mali connaissent aujourd'hui leur statut, sont traitées et vivent mieux. Toutefois, nous ne pouvons ignorer les défis qui subsistent. La transmission de la mer à l'enfant persiste et des enfants continuent de mourir du SIDA. C'est une réalité que nous devons combattre avec plus de précision et d'efficacité », a-t-il déclaré.
Malgré des efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires, la lutte contre le VIH/Sida au Mali fait face à des difficultés dont la résolution passe par la mise en place de mécanisme de financement innovant et interne. Ce qui contribuera à accélérer le dépistage précoce, à renforcer la qualité de l’offre de soins et à assurer la disponibilité continue des ARV.
Amadou Traoré