Portée disparue depuis le 22 novembre, l’activiste togolaise Amavi Katanga a finalement été localisée… derrière les murs de la prison civile de Lomé, où elle est détenue depuis le 4 décembre. Sa découverte en détention met fin aux spéculations sur son sort mais ouvre une nouvelle zone d’ombre, puisqu’aucune annonce officielle n’a été faite pour expliquer les raisons de son arrestation ni les circonstances de son interpellation.
Selon plusieurs sources concordantes, Amavi Katanga aurait été arrêtée en même temps qu’un jeune homme nommé Saddath, et serait visée par des accusations de « trouble à l’ordre public » et « appels au soulèvement ». Ces chefs d’inculpation rappellent ceux utilisés récemment contre d’autres voix critiques, notamment Bikonibidjate Grâce Koumayi, elle aussi détenue à Lomé. Le silence des autorités, considéré comme un élément central de l’affaire, renforce les interrogations sur la transparence judiciaire.
L’ASVITTO, qui avait alerté dès les premiers jours de sa disparition, évoquait déjà une surveillance inhabituelle autour de la militante, confirmée par plusieurs habitants de Dagué. La révélation de sa détention ne dissipe donc pas les inquiétudes : elle les déplace vers le terrain des libertés publiques, dans un contexte où Amavi Katanga avait déjà accusé les forces de sécurité de torture après une interpellation en juin.
Jeremy Ahossou