À Washington, la rencontre entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi n’a pas donné lieu à la moindre poignée de main, malgré la signature d’un accord de paix présenté comme un tournant historique. Invités par le président américain Donald Trump, les deux chefs d’État ont entériné « les accords de Washington pour la paix et la stabilité », aux côtés de plusieurs dirigeants africains. Toutefois, la prudence a dominé leurs discours, alors que la situation sécuritaire dans l’est de la RDC demeure fragile, marquée encore récemment par des affrontements au Sud-Kivu.
Cet accord, qui arrive après près d’un an de négociations, repose sur trois volets : un texte politique et militaire visant à instaurer un cessez-le-feu durable, un cadre d’intégration économique destiné à assainir les chaînes d’approvisionnement en minerais, et des accords bilatéraux avec les États-Unis pour l’exploitation de ressources stratégiques. Donald Trump a salué un processus qui, selon lui, doit ouvrir une nouvelle ère de coopération, tout en permettant aux grandes entreprises américaines d’accéder à des minerais critiques.
Mais le chemin reste long et semé de conditions. L’application réelle des mesures dépend encore de la neutralisation des FDLR et du retrait des forces rwandaises de la RDC. Les avancées économiques n’interviendront qu’après des progrès concrets sur le terrain, et les discussions entre Kinshasa, Kigali et les groupes armés se poursuivent sans calendrier clair.
En dépit de la signature, l’absence d’accolade entre les deux présidents illustre une méfiance persistante et la complexité du processus de paix engagé.
Jeremy Ahossou