À Washington, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame se retrouvent ce jeudi pour finaliser les deux textes déjà signés par leurs délégations : l’accord de paix du 27 juin et le cadre d’intégration économique régionale du 7 novembre. Cette rencontre, initiée par les États-Unis, intervient dans un contexte où la méfiance entre Kinshasa et Kigali demeure élevée et où la situation sécuritaire dans l’est de la RDC reste critique. La cérémonie réunira également plusieurs dirigeants africains invités comme témoins du processus.
Malgré les avancées diplomatiques, les tensions restent palpables entre les deux chefs d’État, qui ne se sont pas adressé la parole depuis des mois. Kigali accuse Kinshasa de ne pas respecter les mécanismes de paix déjà actés, tandis que la RDC exige le retrait total des troupes rwandaises avant toute intégration économique durable. Tshisekedi rappelle que la coopération régionale ne pourra fonctionner que si la confiance est rétablie, estimant qu’« on ne fait pas de commerce avec quelqu’un dont on se méfie ».
Sur le terrain, la réalité complique encore davantage la portée de ces accords. Le cessez-le-feu entre Kinshasa et l’AFC/M23 reste largement théorique, et la résolution 2773 du Conseil de sécurité, qui exigeait le retrait des forces étrangères, demeure inappliquée. Parallèlement, les négociations de Doha avec le mouvement M23 ont permis de valider plusieurs protocoles, mais leur mise en œuvre reste incertaine alors que les combats se poursuivent.
Pour information, Washington espère que cette rencontre permettra de consolider la volonté politique des deux parties pour faire avancer un processus de paix encore fragile.
Jeremy Ahossou