“Lomé Peace & Security Forum 2025” a réaffirmé la volonté du Togo de faire de sa capitale un espace majeur de réflexion sur les défis africains. Réunis en octobre, responsables politiques, universitaires et acteurs civils ont échangé sur les crises multiples qui menacent la stabilité du continent. Pour le professeur Robert Dussey, ce cadre de discussion vise à produire des solutions pensées en Afrique et destinées à être adoptées par l’Union africaine et les organisations régionales, bien au-delà des frontières togolaises.

L’une des priorités mises en avant concerne la transformation des mentalités. Selon le ministre togolais, les États africains doivent désormais assumer leur autonomie stratégique, notamment en matière de sécurité, de santé, d’éducation et de formation. Il insiste sur le fait que la défense des intérêts africains ne peut reposer sur des partenaires extérieurs, chaque nation étant naturellement guidée par ses propres priorités. Pour lui, seule une prise de conscience collective permettra de bâtir une véritable capacité de défense et de développement.

Le forum, qui en est à sa deuxième édition, a suscité une mobilisation accrue, et les participants ont souligné la nécessité d’aller au-delà des recommandations théoriques. Le défi majeur reste leur application dans les 54 pays du continent, avec l’appui de l’Union africaine, des communautés économiques régionales et des institutions de recherche. Les échanges ont également mis en lumière des enjeux stratégiques tels que l’intelligence artificielle, l’énergie ou encore l’accès à la technologie, des domaines où l’Afrique accuse un retard important.

Pour Robert Dussey, l’avenir se jouera dans la capacité des Africains à reconnaître leur rôle central dans l’équilibre mondial. Il estime que l’Afrique dispose déjà de ressources humaines, naturelles et intellectuelles suffisantes pour modeler son destin. L’objectif du forum est donc de pousser les décideurs du continent à agir par eux-mêmes et à définir une vision ambitieuse, indépendante et tournée vers l’avenir.

Jeremy Ahossou