Le président sortant de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoko Embalo, est rentré au pays après une tournée européenne qui s’est achevée en France. Alors que son mandat a pris fin le 28 février, il a annoncé son intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Cette déclaration intervient dans un climat de forte tension politique, marqué par des accusations de l’opposition qui lui reproche d’avoir reporté l’élection au 30 novembre 2025.

Ce week-end, une délégation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s’est rendue à Bissau pour tenter d’apaiser les tensions. Cependant, elle a été expulsée sur ordre direct du président Embalo. « Ils n'ont pas respecté la feuille de route. Ici, ce n'est pas une république bananière », a-t-il justifié, ajoutant qu’il avait personnellement donné l’ordre de leur expulsion.

L’opposition conteste désormais la légitimité d’Embalo, rappelant qu’il gouverne sans Parlement depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en décembre 2023. Elle estime que son mandat est arrivé à son terme et réclame une transition politique. La mission de la Cédéao, initialement prévue pour discuter de la feuille de route électorale, aurait, selon des proches du président, outrepassé son rôle en dialoguant avec les principaux partis d’opposition.

Face à la menace d’une expulsion, la délégation de la Cédéao a quitté Bissau précipitamment dans la nuit du 1ᵉʳ mars. Une déclaration officielle de l’organisation régionale est attendue pour clarifier sa position et préciser les prochaines étapes du processus électoral en Guinée-Bissau.

Jeremy Ahossou