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Mali - Yacouba Katilé, Secrétaire de l’UNTM, à l’occasion de la fête du Travail : « Il est temps de dire haut et fort que le travailleur malien mérite mieux que l’ingratitude et le mépris »

last updated: Friday, May 2, 2025 4:48 PM
Source: New Afrique

Le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé

Dans le cadre de la célébration de la fête du Travail, célébrée, hier jeudi 1er mai 2025, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a organisé son traditionnel défilé des différentes sections affiliées sur le boulevard de l’indépendance à Bamako.

C’était en présence des membres du gouvernement et plusieurs responsables syndicaux. L’occasion était bonne pour le secrétaire général, Yacouba Katilé, non moins président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) de faire le point des conditions des travailleurs au Mali.

« Le 1er mai n’est ni une commémoration folklorique, ni une simple tradition : c’est un moment de vérité, un espace de parole libre, de réflexion et de dénonciation constructive », a introduit le puissant Secrétaire général de la principale centrale syndicale au Mali.

Il a fait « un clin d’œil à toutes celles et ceux qui, aujourd’hui encore, souffrent en silence des violations de leurs droits fondamentaux au travail : liberté syndicale bafouée, représentation manipulée, conditions de travail indécentes, retards de salaires, licenciements abusifs, harcèlement moral ou sexuel toléré, sécurité sociale inexistante ou détournée ».

Aussi, souligne-t-il : « Ces violations ne proviennent pas uniquement de certains employeurs indélicats. Elles émanent aussi, hélas, d’administrations publiques censées incarner la légalité, ainsi que de certains responsables syndicaux en mal d’éthique, qui, oubliant leur mandat premier, trahissent les intérêts des travailleurs.

Et le Secrétaire général de l’UNTM de marteler : « Il est temps de dire haut et fort que le travailleur malien, producteur de richesses, bâtisseur infatigable de l’économie nationale, mérite mieux que l’ingratitude et le mépris. Il mérite des conditions de travail dignes, un encadrement juste, une protection sociale effective et des perspectives d’épanouissement professionnel. L’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) dénonce avec force cette dérive rampante d’un syndicalisme de connivence, complice des abus ou silencieux devant l’inacceptable. Il est de notre responsabilité collective de rappeler que le syndicat n’est pas un instrument de promotion personnelle, mais une force d’équilibre, de régulation et de transformation sociale ».

Par conséquent, M Katilé a appelé « l’État et les pouvoirs publics à jouer pleinement leur rôle de régulateur impartial. Il ne suffit pas de proclamer l’État de droit, il faut l’incarner dans l’action administrative, dans la justice sociale, dans le respect scrupuleux des conventions de l’OIT, ratifiées par notre pays ».

Par ailleurs, a fait savoir le Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé : « le Mali ne se relèvera durablement que si ses filles et ses fils, en particulier ses travailleurs, sont mis dans des conditions de vie et de travail décentes ».

Et d’expliquer : « L’UNTM rappelle qu’elle a suspendu à plusieurs reprises des mots d’ordre de grève dans un esprit patriotique, pour préserver la stabilité du pays. C’est pourquoi l’UNTM a signé le Pacte de Stabilité sociale et de Croissance en 2023. Mais ce patriotisme ne doit pas être perçu comme une faiblesse. Nous ne voulons pas la confrontation. Nous réclamons l’apaisement, mais dans le respect du droit. Nous tendons la main, mais exigeons que les engagements soient tenus. Nous prônons la paix et la justice sociale, mais cependant nous refusons l’humiliation des travailleurs ».

Par ailleurs, prévient le Secrétaire général de l’UNTM : « l’heure est grave avec la montée de l’injustice, de la cherté de la vie, du chômage et de la corruption et appelle un sursaut ».

Et d’enfoncer le clou : « Le Mali ne se construira pas sur des privilèges indus, ni sur des inégalités criantes. Les vraies réformes ne seront possibles qu’en mettant l’humain, le travailleur, au cœur du projet national. Nous exhortons donc à un changement de cap, à un changement utile : celui d’une gouvernance fondée sur la transparence, la justice et la dignité. Que les ressources publiques servent d’abord ceux qui produisent, enseignent, soignent, sécurisent, cultivent, transportent, construisent ».

Amadou Traoré 

 


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