Le paysage politique togolais connaît un remaniement inattendu avec le retour de Pascal Bodjona, figure controversée qui avait quitté le gouvernement il y a plus de 10 ans suite à des accusations d'implication dans une affaire de complicité d'escroquerie.
Après une période d'éloignement marquée par des allégations impliquant des personnalités telles que Loïk Le Floch-Prigent, ancien PDG d’Elf, et Bertin Agba, homme d’affaires togolais, Pascal Bodjona fait un retour sur la scène politique. Le chef de l'État Faure Gnassingbé a récemment signé un décret présidentiel le nommant conseiller spécial chargé des affaires politiques, marquant ainsi le retour de Bodjona aux affaires de l'État.
Bodjona a joué des rôles clés au sein de l'appareil d'État togolais. Ancien ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités territoriales, il a également occupé le poste de premier directeur de cabinet du président Faure Gnassingbé. Son parcours politique a été marqué par des responsabilités importantes, notamment en tant que ministre d’État chargé de l’Administration territoriale.
Le retour de Bodjona suscite des interrogations quant aux motivations derrière cette nomination. Son éviction surprise du gouvernement en 2012 a été associée à des accusations sérieuses, et son retour soulève des questions sur les implications politiques et les éventuelles répercussions sur la stabilité politique du pays.
Né à Kétao, dans la préfecture Binah (Nord du pays), Pascal Bodjona a étudié aux États-Unis à l’École John F. Kennedy de gouvernement de l'Université de Harvard. Sa carrière diplomatique a débuté en 1994 en tant que conseiller spécial au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, puis en tant qu'attaché à l'ambassade du Togo aux États-Unis en 1995. Sa promotion au poste d'ambassadeur aux États-Unis en janvier 1998 a marqué un tournant dans sa carrière.
Jeremy Ahossou