Le climat politique au Togo s’est encore crispé avec l’arrestation, le 22 août, de deux figures de la société civile : Oséi Agbagno et Armand Agblézé. Tous deux sont membres du mouvement Tournons la Page (TLP), actif dans la promotion de l’alternance démocratique en Afrique. D’après les informations ces jeunes militants se sont distingués ces derniers mois par leurs prises de position critiques à l’égard des autorités.

Les deux activistes auraient été appréhendés par des hommes en civil avant d’être conduits au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC). Aucune communication officielle n’a pour l’instant précisé les motifs de leur arrestation. Cette situation suscite une vive inquiétude au sein de plusieurs organisations de la société civile, qui dénoncent une restriction des libertés publiques dans un contexte déjà tendu.

En parallèle, les appels à manifester se multiplient sur les réseaux sociaux. Le Mouvement du 6 juin (M66), regroupant artistes et influenceurs, prévoit des mobilisations dans les prochains jours pour maintenir la pression sur le gouvernement, malgré les interdictions récurrentes de rassemblements publics. Pour une partie de la jeunesse, ces actions visent à rompre avec une gouvernance jugée autoritaire.

Depuis plusieurs mois, la société civile togolaise tente de se restructurer à travers des collectifs mêlant militants, intellectuels et acteurs du numérique. Sur les réseaux sociaux, l’arrestation d’Agbagno et Agblézé apparaît comme un signal préoccupant pour les défenseurs de la démocratie.

Jeremy Ahossou