Le Conseil constitutionnel du Cameroun a rejeté, le 22 août 2025, la demande d’Akere Muna visant à déclarer le président Paul Biya inéligible à l’élection présidentielle prévue le 12 octobre. Après plus de deux heures d’audience, la juridiction a estimé que les preuves avancées par l’opposant étaient insuffisantes pour remettre en cause la candidature du chef de l’État, au pouvoir depuis plus de quatre décennies.
Akere Muna, avocat et figure de l’opposition, affirmait que les absences répétées et le manque de visibilité publique de Paul Biya mettaient en doute sa capacité à gouverner. Selon lui, il s’agissait moins d’obtenir un verdict favorable que d’attirer l’attention de l’opinion publique sur ce qu’il considère comme une « vacance de pouvoir ». Mais pour le parti au pouvoir, représenté par Grégoire Owona, cette démarche n’était qu’un écran de fumée, le président continuant selon eux à assumer pleinement ses fonctions.
Les avocats du gouvernement ont souligné que la requête manquait d’éléments médicaux probants, condition indispensable pour prouver une inéligibilité. Cette décision marque une première dans l’histoire du Conseil constitutionnel, qui s’est prononcé pour la première fois sur la capacité du président Biya, âgé de 92 ans, à briguer un nouveau mandat. L’actuel chef de l’État se lancera donc dans la course pour un huitième mandat consécutif.
Jeremy Ahossou