Depuis deux années, marquées par la forte détérioration de la situation sécuritaire dans la région de Ségou, en général et dans la zone de l’inter fleuve en particulier, les populations, pour y vivre, doivent choisir : entre la signature d’un accord avec les terroristes (conclu sur la base de non dénonciation aux Forces de sécurité maliennes et le paiement de la Zakat) ou subir leurs représailles (mouvement limité et impossibilité d’aller dans son champ).
Selon une source locale : « la situation actuelle de la vie sociale de l’inter fleuve va de mal en pire, malgré les cris de cœur lancés par plusieurs villages au début de l’hivernage ».
Et de dénoncer : « Cette situation caractérisée par la pression des hommes armés n’a pas changé d’un iota et pire les travaux champêtres sont conditionnés à un accord avec les terroristes qui les interdisent de révéler leurs mouvements aux Forces armées maliennes ».
Aussi, dénonce notre source : « De ce fait, tous les villages qui n’ont pas encore signé cet accord sont assujettis à toutes sortes de brimades empêchant les habitant d’aller cultiver leurs champs et même d’aller au marchés voisin pour s’approvisionner ou des mouvements en dehors de leurs villages ».
Et de témoigner : « il y a une semaine, quand des charretiers étaient en route pour le marché, ses hommes cachés dans les buissons les ont arrêté et fouillé de fond en comble à la recherche d’une charrette suspecte venant d’un village voisin qui n’a pas encore signé leurs accords. Heureusement qu’il y a n’avait pas d’étranger dans le convoi, sinon ils ont dit qu’ils brûleront toute charrette venant de ses villages et tué tous les occupants ».
En plus de ce cas, explique la même source : « Les terroristes ont tué deux jeunes bergers innocents dans la forêt du village de Souleye et jusqu’à présent ils continuent de mettre la pression sur la population pour imposer la signature d’accord ».
Par ailleurs, a-t-il fait savoir : « Aujourd’hui si nous avons besoin de quelque chose auprès de nos autorités, c’est la sécurité car nos populations ne veulent pas vivre ce qu’ils ont vécu l’année passée. Si cet élan ne change pas, ils risqueront le pire, parce que passer cette saison encore sans cultiver va aggraver la famine dans les familles ».
Pour rappel, cette situation précaire que vit la population de l’inter fleuve ne date pas de maintenant, et elle s’étend maintenant au long du fleuve jusqu’à zone de la région de San qui manque de patrouilles permanents de l’armée. Toute chose que profitent les terroristes pour imposer leurs lois aux populations sans autres moyens de défense, avec l’affaiblissement des groupes d’auto-défenses.
Amadou Traoré