Au Liberia, le Congress for Democratic Change (CDC), fondé par l’ancien président George Weah, risque de perdre son siège emblématique de Congo Town, à Monrovia. La Cour suprême a ordonné l’expulsion du parti après un long litige avec la propriétaire du terrain.Ce lieu, marqué par un sycomore centenaire, a toujours été un symbole fort de l’histoire du CDC et un point de ralliement pour ses partisans.
Pour l’analyste politique Abdullah Kiatamba, cette décision représente une perte bien plus qu’immobilière : « Le parti perd une partie de sa mémoire et de son identité. » Il dénonce un manque de prévoyance de la part des dirigeants du CDC, qui, malgré des ressources financières importantes, n’ont jamais assuré la propriété définitive de leur siège. Cette expulsion est perçue comme un signe de faiblesse et un revers politique majeur.
L’affaire rappelle un précédent de 2021, lorsque l’Unity Party de l’actuel président Joseph Boakai avait connu une situation similaire dans le même quartier. Pour plusieurs observateurs, ces expulsions traduisent la fragilité des formations politiques libériennes, souvent incapables de financer durablement leurs infrastructures.
Face à cette décision, le CDC a annoncé vouloir contester le jugement tout en préparant déjà la transition vers un nouveau siège national.
Jeremy Ahossou