Le Togo a officiellement installé son premier Sénat lors d’une session inaugurale tenue jeudi à Lomé, après la nomination des 20 derniers sénateurs par le président Faure Gnassingbé. Cette institution, prévue par la nouvelle Constitution, suscite des débats au sein de l’opinion publique. Me Mouhamed Tchassona-Traoré, sénateur nommé par Faure Gnassingbé a défendu la légitimité du Sénat en déclarant : « Nous avons conscience des débats qui ont entouré la création du Sénat. Il nous appartient désormais de prouver aux citoyens que cette institution a un rôle fondamental à jouer dans l’amélioration de la gouvernance et la consolidation de notre démocratie », selon les informations rapportées par Togo Breaking News.

Depuis l’adoption de la nouvelle Constitution instaurant un régime parlementaire, une partie de l’opposition et de la société civile critique cette réforme, dénonçant un « coup de force institutionnel ». Le Sénat est perçu par certains comme une institution superflue et coûteuse, destinée à renforcer le contrôle du pouvoir en place. Plusieurs figures de l’opposition ont d’ailleurs boycotté les sénatoriales, estimant que cette chambre haute ne ferait qu’entériner les décisions du gouvernement sans véritable indépendance.

Face à ces critiques, Me Tchassona-Traoré défend un Sénat capable d’apporter une plus-value à la gouvernance nationale. Il met en avant son rôle dans le contrôle législatif et la réflexion sur les politiques publiques, insistant sur la nécessité de prouver son utilité aux citoyens. Pour lui, l’objectif est d’ancrer cette institution dans le paysage politique togolais en lui donnant une véritable fonction démocratique.

Le défi principal pour le Sénat togolais reste donc de démontrer son efficacité et son indépendance. Il devra s’impliquer activement dans les débats législatifs, éviter d’être une simple chambre d’enregistrement et répondre aux préoccupations de la population. L’avenir dira si cette nouvelle institution parviendra à s’imposer comme un acteur clé du système politique ou si elle restera perçue comme un outil au service du pouvoir exécutif.

Jeremy Ahossou