Le président français Emmanuel Macron est arrivé ce lundi 28 octobre 2024 au Maroc pour une visite de travail visant à revitaliser les liens diplomatiques et économiques entre les deux pays. Accueilli chaleureusement par le roi Mohammed VI, Macron espère rétablir des relations bilatérales après plusieurs années de tensions. Cette visite de trois jours à Rabat est marquée par la signature d'accords stratégiques qui pourraient insuffler une nouvelle dynamique à la coopération franco-marocaine.
Les relations entre la France et le Maroc s'étaient détériorées pour plusieurs raisons. La perception d’un paternalisme persistant de la France et des frictions autour des questions de visas et de politique migratoire avaient creusé un fossé entre les deux pays. En 2021, la décision de la France de réduire drastiquement le nombre de visas accordés aux citoyens marocains, pour des raisons de contrôle migratoire, avait été perçue comme un affront par le gouvernement et la société civile marocains. De plus, les attentes non comblées autour de la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental avaient ajouté aux frustrations.
Dans cette atmosphère de réconciliation, Macron et le roi Mohammed VI ont signé plusieurs accords notables, dont un pour le développement d'un deuxième tronçon de la ligne de train à grande vitesse entre Tanger et Marrakech. Cet accord a été conclu avec les entreprises françaises Alstom et Egis et devrait considérablement renforcer les infrastructures de transport au Maroc. En parallèle, un partenariat d’une valeur estimée à 2 milliards d’euros a été signé avec TotalEnergies pour promouvoir la production d'hydrogène vert et d’énergies renouvelables, notamment le solaire, un secteur clé pour le Maroc.
Parmi les autres accords annoncés, on note l’installation d’un site de maintenance aéronautique à Casablanca par Safran, avec un investissement de 130 millions d’euros. De plus, l’entreprise française CMA-CGM a conclu un partenariat avec Marsa Maroc pour la gestion partielle du terminal à conteneurs de Nador West Med. Cependant, des observateurs appellent à la prudence, soulignant que plusieurs de ces engagements restent à l’état de déclarations d’intention et nécessiteront des négociations approfondies pour aboutir.
Cette visite, que l’entourage d’Emmanuel Macron a qualifiée de « catalyseur », marque la fin d’une période de brouille entre les deux nations. Les deux chefs d'État ont signé une déclaration pour un « partenariat d'exception renforcé », symbolisant leur engagement pour une coopération renouvelée. Une visite d'État de Mohammed VI en France est déjà prévue pour 2025, scellant cette réconciliation symbolique et stratégique.
Jeremy Ahossou