Dans un entretien accordé à Jeune Afrique , le président béninois Patrice Talon est revenu sur sa relation avec Olivier Boko, son ancien bras droit, aujourd'hui condamné pour « complot contre l'autorité de l'État ». Il exprime sa profonde déception : « Ma confiance envers lui était totale au point que je lui avait délégué le contrôle des services de renseignement et de ma propre sécurité. Il était, tout au moins l'ai-je cru jusqu'au bout, mes yeux et mes oreilles ». Cette trahison, selon lui, marque une rupture irréversible.
Interrogé sur son avenir politique après son mandat, Patrice Talon a insisté sur sa volonté de se retirer de la scène politique . « Je serai politiquement inexistant. Inexistant ne signifie pas inactif, et je n'exclus pas de jouer un rôle social particulier. Mais je n'ai aucune ambition, envie de m'occuper de ce qui ne me regardea plus », a-t-il déclaré.
Le président béninois a également abordé les tensions régionales, notamment avec le Niger et le Burkina Faso. Ces relations restent marquées par des désaccords politiques et sécuritaires, alors que la lutte contre le terrorisme demeure une priorité. Selon Talon, la coopération est indispensable pour stabiliser la région et faire face aux menaces communes.
Concernant l'avenir du Bénin, il assure que les institutions sont solides et que la transition après son départ se fera dans le respect des principes démocratiques. Il n'a toutefois pas désigné de successeur, préférant laisser les mécanismes institutionnels jouer leur rôle. « Le Bénin ne manque pas de talents pour assurer la relève », a-t-il déclaré.
À travers cet entretien, Patrice Talon semble déterminé à achever son mandat en consolidant les acquis de son administration, tout en prenant du recul sur la vie politique. Sa rupture avec Olivier Boko, qu'il considérait comme un frère, illustre selon lui les défis du pouvoir et les désillusions qu'il peut engendrer.
Jeremy Ahossou