Depuis une semaine, la Guinée Équatoriale est secouée par une affaire de sextape impliquant Balthazar Ebang Engonga, un haut fonctionnaire. Près de 400 vidéos le montrent dans des scènes intimes avec des secrétaires et d'autres membres de son institution. Ces vidéos ont été découvertes sur son ordinateur lors d’une enquête pour corruption.
Face à cette situation, Balthazar Ebang Engonga a été démis de ses fonctions par le président de la République. L'opposant Juan Carlos Ondo Angue, ancien président de la Cour suprême, a vivement critiqué cette affaire, soulignant qu’elle révèle « la déliquescence du régime de Malabo ». Il ajoute que cette diffusion massive d'images privées semble viser à « décrédibiliser, à rabaisser un certain nombre d'autorités du pays », et précise que plusieurs des femmes apparaissant dans les vidéos sont mariées à des notables du régime.
Dans une interview, Juan Carlos Ondo Angue accuse les plus hautes autorités d'avoir facilité la divulgation de ces vidéos pour des raisons politiques. « Depuis que le plan de succession dynastique a été mis en œuvre pour favoriser l’accession au pouvoir du fils du président de la République, il y a une dérive autoritaire très manifeste », déclare-t-il, en allusion à Teodoro Nguema Obiang Mangue. Selon lui, cette affaire reflète un contrôle totalitaire sur la vie privée des membres du régime.
L'opposant conclut en posant une question centrale : « Pourquoi ce sont les plus hautes autorités qui enfreignent le droit à la vie privée ? » Pour Ondo Angue, ce scandale devrait pousser les Africains à s'interroger sur les dérives autoritaires croissantes et les atteintes aux droits fondamentaux en Guinée Équatoriale.
Jeremy Ahossou