Les chefs rebelles centrafricains Abakar Sabone et Mahamat Al-Khatim ont été remis en liberté dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars 2025. Arrêtés en avril 2024 sans procédure judiciaire, ils avaient été placés en détention par les services de renseignement tchadiens (ANSE), d'abord dans une cellule exigüe, puis dans une villa de Ndjamena. Selon leurs proches, aucune explication ne leur a été donnée concernant leur libération, tout comme leur arrestation avait été soudaine et inexpliquée.

Quelques semaines avant leur interpellation, les deux hommes avaient dénoncé publiquement la disparition de fonds destinés à sept leaders de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) dans le cadre de la médiation angolaise sur la crise en Centrafrique. Ils accusaient des responsables sécuritaires tchadiens d’avoir détourné plusieurs milliards de francs CFA, pointant notamment du doigt Ahmed Kogri, ancien chef de l’ANSE et actuel membre de la présidence tchadienne.

Leur libération intervient alors que, selon plusieurs sources, les fonds prévus par la feuille de route de Luanda n’ont toujours pas été rétablis. Cette situation soulève des interrogations sur les motivations réelles de leur arrestation et sur d’éventuelles pressions politiques autour de cette affaire.

Jeremy Ahossou