Defense & Security


Mali - Regain de tension au nord Mali : Le CSP-PSD pointe du doigt les autorités de la transition et adopte des mesures de légitime défense

last updated: Monday, September 11, 2023 1:00 AM
Source: Nouvelle Afrique

Alghabass Ag Intalla - président du Conseil Supérieur pour la Paix au Sahel et au Désert (CSP-PSD)

Dans une déclaration poignante émise ce dimanche 10 septembre 2023, le Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-PSD), dirigé par son président Alghabass Ag Intalla, a vivement critiqué les autorités de la transition au Mali, les tenant pour responsables des conséquences graves de leur stratégie actuelle, qui menace de rompre le fragile cessez-le-feu. De plus, le CSP-PSD a annoncé son intention d'adopter des mesures de légitime défense contre les forces de la junte, déclarant que cette défense serait mise en œuvre sur l'ensemble du territoire de l'Azawad.

Dans cette déclaration, le président du CSP-PSD a souligné que pendant près de huit mois, son organisation a alerté la Médiation Internationale, dirigée par l'Algérie, sur les actions unilatérales entreprises par « la junte au pouvoir à Bamako ». Ces actions sont en violation flagrante de l'Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du Processus d'Alger de 2015.

Parmi les actions préoccupantes énumérées, on trouve la promulgation d'une nouvelle Constitution du Mali, qui rejette les réformes politiques et institutionnelles prévues dans l'Accord, ainsi que la violation des arrangements sécuritaires de 2014 par l'agression de la position de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) à Foyta et à Ber, dans la région de Tombouctou, ainsi que le bombardement d'une base des Forces de la Plateforme à Afalwlaw, dans la région de Gao, le 8 septembre 2023.

Le CSP-PSD a également souligne avoir attiré l'attention du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la décision du Mali de retirer la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) avant la fin de l'année 2023, ainsi que sur les inquiétudes quant aux risques sécuritaires résultant de ce retrait.

Dans sa lettre la plus récente, précise la déclaration, le CSP-PSD révèle avoir demandé au Conseil de Sécurité de l'ONU d'examiner les implications de ce retrait, en particulier les risques graves liés au transfert des emprises actuelles de la MINUSMA, afin de prévenir la remise en cause des arrangements sécuritaires qui garantissent le respect du cessez-le-feu, entériné par la signature de l'Accord pour la Paix et la Réconciliation en 2015.

Le CSP-PSD a souligné que son objectif principal n'était pas la question des emprises en tant que telles, mais plutôt le contrôle des zones qui lui sont attribuées par les arrangements sécuritaires de 2014, dans lesquelles la MINUSMA a été déployée dans le cadre de sa mission.

Les déclarations et actions de la junte au pouvoir à Bamako ont conduit le CSP-PSD à conclure que celle-ci utilisait le retrait de la MINUSMA comme prétexte pour occuper ces zones en violation du cessez-le-feu et des dispositions de l'Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d'Alger, concernant les conditions et le plan de redéploiement des forces dans l'Azawad.

Le 13 août 2023, l'Armée malienne, soutenue, selon le président du CSP-PSD, par des paramilitaires de la milice Wagner, a pris d'assaut l'emprise onusienne dans la localité de Ber, sans tenir compte des dispositions des arrangements sécuritaires en vigueur. Les forces maliennes et leurs partenaires ont occupé entièrement la localité, entraînant des violations, des saccages, des arrestations arbitraires et des exécutions sommaires de civils, lit-on dans la déalartion.

Par ailleurs, le CSP-PSD a également souligné que, contrairement à certaines allégations, il n'avait jamais demandé à la MINUSMA de rétrocéder les emprises qu'elle contrôlait, mais plutôt de se retirer si aucun compromis n'était possible entre les parties signataires. Cela a créé un vide que le groupe terroriste de Wagner, partenaire des Forces Armées Maliennes (FAMa), semble désormais exploiter, en utilisant des installations stratégiques construites aux frais des Nations Unies, et principalement financées par des États qui ont classé cette société de mercenariat sur la liste noire des organisations terroristes.

En conséquence, le CSP-PSD a désigné la junte au pouvoir à Bamako comme seule responsable des graves conséquences de sa stratégie actuelle visant à rompre le cessez-le-feu. L'organisation a annoncé qu'elle prendrait dorénavant toutes les mesures de légitime défense nécessaires contre les forces de cette junte, où qu'elles se trouvent sur le territoire de l'Azawad. Le CSP-PSD a également appelé les populations civiles à éviter au maximum les zones militaires et a promis de faire de la sécurisation des personnes et de leurs biens sa priorité, face à toutes les menaces qui pourraient survenir.

C. DAKPITI


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