Le Ghana est en deuil après l’annonce du décès de l’ancienne Première dame, Nana Konadu Agyeman-Rawlings, survenu ce jeudi 23 octobre 2025 à l’âge de 76 ans, des suites d’une courte maladie. Épouse du feu président Jerry John Rawlings, disparu il y a près de cinq ans, elle laisse derrière elle l’image d’une femme engagée et respectée. Le gouvernement ghanéen, dans un communiqué officiel, a exprimé « ses plus sincères condoléances à la famille immédiate », saluant la mémoire d’une « figure marquante du développement social et politique du pays ».

Première dame du Ghana entre 1981 et 2001, Nana Konadu Agyeman-Rawlings fut un symbole fort de la participation des femmes à la vie politique. Surnommée la « Dame de fer », elle s’est imposée par son activisme au sein du Conseil révolutionnaire des forces armées puis du Conseil provisoire de défense nationale. Son influence s’est également affirmée à travers la création du Mouvement des femmes du 31 décembre (31st DWM), qui a œuvré pour l’autonomisation des femmes et l’amélioration de leurs conditions de vie dans les zones rurales.

Sous son impulsion, ce mouvement a initié des programmes de grande envergure : la création de centaines d’écoles maternelles, des projets d’alphabétisation fonctionnelle et des actions en faveur des droits des femmes, notamment la loi sur les successions ab intestat (PNDCL 111) qui a renforcé les droits des veuves et des enfants. En 2011, après avoir quitté le NDC, elle fonda le Parti national démocratique (NDP) et se présenta à l’élection présidentielle de 2016, devenant ainsi la première femme candidate à la magistrature suprême du Ghana.

Sa disparition a suscité une vive émotion au sein de la population. Sur les réseaux sociaux, de nombreux Ghanéens lui rendent hommage, saluant « son courage, sa vision et son dévouement envers les femmes et les enfants ». Pour beaucoup, Nana Konadu Agyeman-Rawlings restera une pionnière et une source d’inspiration, une femme qui a marqué son époque par son audace et son engagement pour un Ghana plus équitable.

Jeremy Ahossou