Exclu du scrutin présidentiel du 12 octobre, l’opposant camerounais Maurice Kamto a lancé un appel solennel au respect du choix exprimé par les électeurs. Dans une déclaration diffusée sur ses réseaux sociaux, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a invité les autorités à garantir la transparence du processus électoral et à préserver la paix sociale dans un contexte de tension post-électorale.
« Les résultats officiels attendus doivent correspondre au choix des électeurs camerounais exprimés en conscience dans les urnes », a affirmé Maurice Kamto, tout en dénonçant une « montée dangereuse des tensions » alimentée, selon lui, par des comportements susceptibles de « compromettre l’issue finale » du scrutin. Il a également mis en garde contre les dérives sécuritaires et la tentation d’assimiler les manifestants pacifiques à des « malfrats ».
L’ancien candidat de 2018 a rappelé les fragilités actuelles du pays, confronté à la crise anglophone, aux attaques de Boko Haram et aux difficultés économiques persistantes. Il a appelé les forces de sécurité à la retenue et au discernement, affirmant que « ceux qui menacent l’ordre public sont ceux qui cherchent à modifier la parole des urnes ». Pour lui, le Cameroun, « nation commune », doit rester uni face aux divisions internes.
Pendant ce temps, la Commission nationale de recensement général des votes, présidée par le magistrat Essombe Émile, poursuit la compilation des résultats. Le ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji Paul, a rappelé que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats, attendus d’ici au 26 octobre, alors que le candidat Issa Tchiroma Bakary revendique déjà la victoire face à Paul Biya.
Jeremy Ahossou