Le principal parti d’opposition béninois, Les Démocrates, traverse une zone de turbulence à quelques mois de la présidentielle du 12 avril 2026. Un de ses députés, Michel Sodjinou, a décidé de retirer son parrainage, un geste qui remet en cause la validité de la candidature du parti, déjà limité au nombre exact de soutiens exigé par le Code électoral. Selon un message attribué à l’élu, cette décision serait une « protestation » contre le choix de Me Renaud Agbodjo comme candidat à la magistrature suprême.
Réunis jeudi 16 octobre 2025 à leur siège à Cotonou, les responsables du parti ont dénoncé une « instrumentalisation politique » de l’affaire. Ils accusent leur député d’agir sous l’influence du pouvoir en place, qu’ils soupçonnent de vouloir « empêcher la tenue d’élections inclusives, transparentes et pacifiques ». Le parti juge la rapidité de la procédure judiciaire inhabituelle et suspecte une volonté délibérée de l’écarter de la compétition électorale.
Face à cette situation, plusieurs cadres, dont le vice-président Éric Houndété, ont tenté en vain de convaincre Michel Sodjinou de revenir sur sa décision. Le parti a officiellement saisi la Cour constitutionnelle pour contester la décision du tribunal de première instance de Cotonou, affirmant que celui-ci n’a pas compétence pour statuer sur une telle affaire selon la Constitution béninoise.
Malgré cette crise, Les Démocrates se disent déterminés à maintenir leur candidature. « Notre duo sera bel et bien sur la ligne de départ en avril 2026 », ont assuré les responsables lors de leur déclaration. En attendant la publication de la liste définitive des candidats le 31 octobre prochain, la tension politique monte, tandis que le camp du président Patrice Talon garde encore le silence sur cette affaire.
Jeremy Ahossou