En Côte d’Ivoire, la justice a condamné ce jeudi 16 octobre 2025 une cinquantaine de personnes à trois ans de prison ferme pour « troubles à l’ordre public ». Ces individus avaient été arrêtés lors de la dispersion d’une marche de l’opposition, interdite par les autorités à Abidjan. Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 700 personnes ont été interpellées ces derniers jours à la suite de ces manifestations.
Les procès se sont déroulés devant les tribunaux des flagrants délits de Dabou et d’Abidjan. À Dabou, 24 manifestants ont écopé de 36 mois de prison ferme, tandis que quatre ont été relaxés. À Abidjan, 28 personnes ont été condamnées à la même peine, dont deux avec sursis. Les chefs d’accusation portent principalement sur des faits d’attroupement illégal et de participation à une marche interdite, selon l’avocat de la défense, Maître Chrysostome Blessy, qui dénonce l’absence de procès-verbal au moment des arrestations.
Du côté de la défense, plusieurs avocats soutiennent que parmi les interpellés se trouvaient de simples travailleurs se rendant à leur emploi. Me Blessy affirme par ailleurs que la marche n’avait été formellement interdite qu’à Abidjan, et non à Dabou, soulignant ainsi une application confuse des mesures préfectorales.
Interrogé sur la chaîne publique RTI, le procureur de la République, Oumar Braman Koné, a indiqué que certaines personnes pourraient également être poursuivies pour des faits liés à des « actes de terrorisme ». Il a appelé la jeunesse à la prudence, exhortant les jeunes à ne pas « briser leur avenir pour des hommes politiques cachés derrière des caméras qui appellent à l’insurrection ».
Jeremy Ahossou