À quelques mois de la présidentielle d’avril 2026 au Bénin, le député Michel Sodjinou crée la polémique en retirant son parrainage au candidat de son parti, Les Démocrates. Dans une vidéo rendue publique, l’élu affirme que Me Renaud Agbodjo et son colistier ont été « imposés » par Boni Yayi, président du parti, en « violation des règles de démocratie interne ». Ce retrait risque d’entraîner l’invalidation de la candidature du duo Agbodjo, plongeant le parti dans une crise politique majeure.

Face aux accusations de trahison portées par sa formation, Michel Sodjinou se défend avec fermeté. « Je n'ai jamais rencontré le président Patrice Talon, si ce n’est lors de manifestations officielles. Attribuer ma démarche à une quelconque connivence relève de l'absurdité la plus totale », a-t-il déclaré. Pour lui, son geste ne traduit aucune collusion avec le pouvoir, mais répond à un « devoir de vérité envers le peuple béninois ».

L’élu de l’opposition soutient qu’il agit par conviction et non par calcul politique. « Mon combat, c’est la démocratie interne. On nous impose mon frère Renaud Agbodjo sans consultation réelle ni critères de mérite », explique-t-il, tout en rejetant toute responsabilité en cas d’invalidation de la candidature du parti. Une position que la direction des Démocrates juge « incompréhensible et regrettable ».

Guy Mitokpè, secrétaire à la communication du parti, a vivement réagi à cette sortie, estimant que Michel Sodjinou commet « un crime politique contre son propre camp ». Pendant que la polémique enfle, Les Démocrates multiplient les recours pour tenter de sauver leur participation au scrutin. Leur dossier, déjà passé devant la Cour d’appel, est désormais entre les mains de la Cour constitutionnelle.

Jeremy Ahossou