La Cour constitutionnelle du Bénin a rendu son verdict ce jeudi 23 octobre 2025, mettant un terme à l’affaire du parrainage impliquant le député Michel Sodjinou et le parti d’opposition « Les Démocrates ». Saisie pour examiner cinq recours relatifs à la rétractation dudit député, la haute juridiction a estimé qu’elle n’était pas compétente pour statuer sur le différend. Cette décision rend désormais définitif le jugement du tribunal de première instance de Cotonou, qui avait ordonné la restitution de la fiche de parrainage à Michel Sodjinou, privant ainsi le parti de Boni Yayi du nombre requis pour concourir à la présidentielle de 2026.
La formation politique « Les Démocrates », représentée par plusieurs députés et défendue par les avocats Maîtres Sadikou Alao et Victorien Olatundji, espérait un revirement de situation en faveur du respect des textes électoraux. Selon Me Olatundji, « la Cour devait veiller à la cohérence du système partisan et empêcher qu’un élu agisse de manière abusive au détriment de son parti ». L’avocat a rappelé que « la réforme du système partisan visait à renforcer les partis politiques et non à donner libre cours à la transhumance politique ».
Malgré ces arguments, la Cour constitutionnelle a estimé que le litige relevait de la compétence du juge des référés et non de la sienne. Les recours déposés par les citoyens Chabi Sika Abdel Kamar Ouassagari, Franck Oké, Habibou Woroucoubou, Antonin Midofi Hounga et Souley Malam Moucouré Boko ont donc été jugés irrecevables. Cette position des sages confirme la validité de la décision du tribunal, rendant ainsi caduque la participation du duo Renaud Agbodjo – Jude Lodjou à l’élection présidentielle.
La décision, référencée sous le numéro EP 25-006 du 23 octobre 2025, est sans appel. Elle met fin aux espoirs du parti de Boni Yayi de figurer sur la liste des candidats à la présidentielle du 12 avril 2026. Ce verdict, qualifié d’« irréversible », clôt un long épisode juridique qui a tenu en haleine la classe politique béninoise et relance le débat sur les limites du parrainage dans le processus électoral.
Jeremy Ahossou