Les avocats de l’ex-Premier ministre tchadien, Succès Masra, ont déposé une demande de libération provisoire le 13 octobre 2025, invoquant l’état de santé préoccupant de leur client. Selon eux, l’opposant souffrirait de graves troubles respiratoires qui nécessitent des soins spécialisés à l’étranger. Son médecin affirme que les infrastructures médicales disponibles au Tchad ne permettent pas de lui offrir le traitement adéquat, d’où la demande d’évacuation restée sans réponse.
Le secrétaire général du parti Les Transformateurs, Dr Tog-Yeum Nagorngar, explique que ces problèmes de santé remontent à 2019, après une exposition aux gaz lacrymogènes lors de manifestations politiques. Depuis son incarcération le 16 mai 2025, l’état de Succès Masra se serait aggravé. Me Ouande, un des avocats de la défense, dénonce des conditions de détention difficiles : « Il est enfermé dans un ancien bureau transformé en cellule, dort sur des couvertures à même le sol et vit dans l’isolement », a-t-il déclaré.
De son côté, le ministre de la Communication, Gassim Cherif, assure que l’ancien Premier ministre est « détenu dans les meilleures conditions possibles » et que « son état de santé ne nécessite pas d’évacuation ». Condamné le 9 août 2025 à vingt ans de prison ferme pour diffusion de messages haineux et complicité de meurtre dans l’affaire de Mandakao.
Succès Masra continue d’être au cœur d’un bras de fer judiciaire et politique qui suscite de vives inquiétudes sur la situation des droits de l’homme au Tchad.
Jeremy Ahossou