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Togo - Quel impact financier pour le nouveau Sénat ?

last updated: Tuesday, March 11, 2025 4:28 PM
Source: NEW AFRIQUE

Le siège de l'assemblée nationale

Avec l'adoption de la nouvelle Constitution togolaise le 6 mai 2024, le pays s'est doté d'un Sénat, ajouté ainsi une seconde chambre parlementaire à l'Assemblée nationale. Cette réforme institutionnelle soulève des interrogations sur son impact financier pour les contribuables. En l'absence de loi organique définissant précisément les indemnités des sénateurs, une estimation basée sur la rémunération des députés togolais permet de mieux appréhender le coût de cette nouvelle institution.

Actuellement, un député togolais perçoit environ 1,2 millions de FCFA par mois, soit 14,4 millions de FCFA par an. Si ce montant est appliqué aux 60 sénateurs attendus, la masse salariale annuelle avoisinerait les 864 millions FCFA. À cela s'ajoutent divers avantages, notamment des frais de session augmentés à 1 million de FCFA par an et des frais de mission pouvant atteindre 500 000 FCFA par déplacement. En intégrant ces premiers et avantages en nature (véhicule de fonction, logement, couverture santé), le coût total du Sénat pourrait osciller entre 1 et 1,2 milliards FCFA par an.

Comparé à d'autres pays africains, le Togo se situe dans la moyenne régionale en matière de rémunération des sénateurs. Par exemple, un sénateur béninois gagne environ 1,3 million de FCFA par mois, tandis que ceux du Gabon perçoivent jusqu'à 2,5 millions de FCFA. La Côte d'Ivoire et le Sénégal, avec des effectifs les plus importants, enregistrent respectivement des dépenses annuelles de 1,78 et 2,16 milliards FCFA. Ainsi, le coût du Sénat togolais, bien que par conséquent, reste dans une fourchette similaire à celle des autres nations.

Toutefois, cette nouvelle dépense publique pourrait susciter des critiques si l'efficacité du Sénat n'est pas démontrée. Son rôle de régulation législative sera scruté, et certains pourraient remettre en question son utilité face aux besoins budgétaires du pays. D'autres observateurs estiment que cette chambre pourrait jouer un rôle clé dans l'équilibre institutionnel et l'amélioration de la gouvernance.

Le débat reste donc ouvert : faut-il maintenir cette institution avec de telles indemnités ou revoir à la baisse les rémunérations des sénateurs ? Entre nécessité de contrôle législatif et de rationalisation des dépenses publiques, les Togolais attendent des réponses claires sur la valeur ajoutée de leur nouveau Sénat.

 

Par la rédaction NEW AFRIQUE 


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