Le procureur ivoirien a requis cette semaine une peine de 20 ans de prison contre Damana Pickass, deuxième vice-président du PPA-CI, ainsi que quatre autres co-accusés. Ils sont poursuivis pour « atteinte à la défense nationale » et « complot contre l'autorité de l'État », en lien avec une attaque contre un camp militaire à Abobo en avril 2021. Le parquet estime que ces faits s'inscrivent dans un plan visant à renverser le régime en place.
Selon le procureur Braman Koné, les accusés auraient organisé cette opération après l'échec de la désobéissance civile de 2020. Le plan aurait impliqué l'infiltration de postes militaires et la récupération d'armes pour mener plusieurs attaques simultanées. Une prophétesse libérienne, impliquée dans le projet, aurait recruté trois mercenaires pour appuyer l'attaque. Lors de l'assaut, quatre assaillants, dont trois Libériens, ont été tués.
Damana Pickass, en exil au Ghana, est présenté comme le « financier » de l'opération, bien qu'il nie toute implication. Le procureur réclame la peine maximale, assortie d'une amende de 10 millions de FCFA. « Il faut qu'un message soit lancé à ceux qui ont décidé de mener ces actions », at-il déclaré lors de l'audience.
La défense, de son côté, rejette fermement ces accusations et dénonce un « procès politique ». L'avocat Me Roselyne Aka-Serikpa affirme que « le procureur s'est contenté de rapporter des allégations dépourvues de tout fondement sérieux ». Le verdict est attendu pour le 12 février.
Jeremy Ahossou