En Guinée, l’opposition politique a vivement contesté les résultats provisoires du référendum constitutionnel organisé le 23 septembre. Selon les chiffres annoncés, le « oui » l’a emporté à plus de 89 %, avec un taux de participation de 86 %. Mais pour l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), ce scrutin n’a aucune valeur et n’a servi qu’à préparer le terrain à une candidature future du chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya.

Le parti dirigé par Cellou Dalein Diallo, qui avait appelé ses militants à boycotter le vote, estime que ce référendum n’est qu’une mise en scène politique. Son porte-parole, Souleymane Souza Konaté, a dénoncé une étape supplémentaire destinée à donner une façade légale à un régime militaire. « Les Guinéens n’ont pas eu la liberté de choisir. D’autres élections, organisées dans les mêmes conditions, viendront pour faire croire à un retour à l’ordre constitutionnel, mais en réalité rien n’aura changé », a-t-il affirmé.

L’opposition redoute que ce processus ne soit qu’un enchaînement d’échéances électorales contrôlées d’avance, allant de la présidentielle aux législatives, en passant par les scrutins locaux. Pour elle, il ne s’agit pas d’un retour à la démocratie, mais plutôt d’un moyen pour la junte de s’installer durablement au pouvoir.

De son côté, le gouvernement, par la voix du Premier ministre Bah Oury, a défendu la légitimité du scrutin, mettant en avant la forte participation et la victoire écrasante du « oui ». Mais malgré ce discours officiel, l’opposition reste ferme : elle refuse de reconnaître le résultat et appelle les Guinéens à ne pas se laisser « tromper » par ce qu’elle qualifie de « mascarade électorale ».

Jeremy Ahossou