Ce dimanche 21 septembre 2025, plus de 6,5 millions de Guinéens sont appelés aux urnes pour se prononcer sur un projet de nouvelle Constitution. Ce référendum marque une étape décisive dans le processus de transition politique qui a débuté après le coup d'État du 21 septembre 2021, où le président Alpha Condé a été renversé par le colonel Mamadi Doumbouya.
Le texte vise à remplacer la charte de transition actuelle et à rétablir un ordre constitutionnel stable, avec des élections prévues d’ici la fin de l’année 2025 ou début 2026.
Le projet de Constitution, qui comprend 199 articles, a pour objectif de réconcilier le pays avec son passé et de poser les bases de réformes structurelles profondes. Parmi les mesures phares, on retrouve l’instauration d'une couverture santé universelle, le droit à l’éducation gratuite jusqu'au secondaire, ainsi que des mécanismes renforcés pour lutter contre la corruption.
Pour les autorités il s'agit d'une décentralisation accrue pour apaiser les tensions ethniques et régionales, en vue de renforcer l’unité nationale après plusieurs années de crise politique.
Le texte conserve les principes du système présidentiel guinéen, mais introduit des changements importants, notamment la création d’un Sénat, dont un tiers des membres sera nommé par le président, et l’établissement d’une Cour spéciale de justice pour juger les responsables politiques pour des crimes graves durant leur mandat. De plus, le mandat présidentiel serait prolongé à sept ans, renouvelable une seule fois, et des candidatures indépendantes seraient désormais permises.
L'une des nouveautés majeures du projet est l’introduction de mesures visant à promouvoir l’équité de genre, avec l’obligation de réserver 30% des postes électifs et de responsabilité publique aux femmes. Il faut rappeler que, l’article 74 du projet prévoit une immunité pour les anciens présidents concernant les actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions.
Jeremy Ahossou