La désignation d’Issa Tchiroma Bakary comme « candidat consensuel » par certains acteurs de l’opposition camerounaise continue de susciter la polémique. Annoncée le 13 septembre par l’Union pour le changement, cette décision devait renforcer les chances de l’opposition à la présidentielle du 12 octobre. Pourtant, de nombreux leaders politiques contestent aussi bien la légitimité de cette initiative que son efficacité.

Plusieurs personnalités de l’opposition, à l’instar de Célestin Bedzigui et Akere Muna, estiment que cette désignation n’a aucune valeur politique. Selon eux, Anicet Ekane et Djeukam Chameni, initiateurs de la démarche, n’avaient reçu aucun mandat pour engager l’opposition dans ce processus. Des candidats recalés, comme Hilaire Nzipang, s’interrogent également sur l’opportunité de cette annonce à quelques semaines du scrutin.

En réponse aux critiques, Anicet Ekane et Djeukam Chameni affirment que leur objectif n’était pas d’imposer un candidat unique, mais de créer une dynamique populaire autour d’un programme de transition. Ils soulignent que seul Issa Tchiroma Bakary a accepté de porter leur projet politique et de s’engager à l’appliquer en cas de victoire.

Malgré ces explications, la fragmentation de l’opposition reste entière. À moins d’un mois du scrutin, douze candidats demeurent en lice, dont le président sortant et onze figures issues de l’opposition. La tentative de regroupement autour d’Issa Tchiroma Bakary n’a donc pas, pour l’instant, permis de résoudre les divisions profondes qui traversent le camp opposé au pouvoir.

Jeremy Ahossou