Crime & Justice


Africa - Les raisons du retrait des pays de l'AES de la CPI

last updated: Tuesday, September 23, 2025 11:11 AM
Source: New Afrique

Image d'illustration

Dans un communiqué conjoint relatif au retrait du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), les gouvernements du Burkina Faso, du Mali et du Niger, regroupés au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), ont annoncé leur décision souveraine de se retirer de la juridiction internationale.

Les trois pays avaient ratifié le Statut de Rome respectivement le 16 avril 2004 (Burkina Faso), le 16 août 2000 (Mali) et le 11 avril 2002 (Niger). Depuis leur adhésion, ils affirment avoir coopéré avec la CPI sur la base des dispositions pertinentes, ainsi que par le biais de divers accords et protocoles définissant les conditions d’installation et de travail de la Cour sur leurs territoires.

Cependant, selon le communiqué, l’expérience a révélé une dérive profonde : la CPI, initialement créée pour garantir la justice internationale, serait devenue « un instrument de répression néocolonial aux mains de l’impérialisme ». Les États dénoncent une justice sélective, accusant la Cour de fermer les yeux sur des crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crimes de génocide et crimes d’agression pourtant avérés, tout en s’acharnant sur des acteurs extérieurs au cercle de ceux bénéficiant de « l’impunité internationale institutionnalisée ».

Face à ce constat, le Burkina Faso, le Mali et le Niger annoncent leur retrait immédiat du Statut de Rome. Cette décision, précisent-ils, s’inscrit dans une dynamique de souveraineté et de rupture avec les mécanismes jugés biaisés de la justice internationale.

Les États de l’AES affirment désormais leur volonté de recourir à des mécanismes endogènes pour consolider la paix, la justice et la lutte contre l’impunité, tout en garantissant la promotion et la protection des droits de l’Homme en accord avec leurs valeurs sociétales.

Dans le même communiqué, la Confédération exprime sa reconnaissance à l’Organisation des Nations Unies et aux États membres, et réaffirme son engagement à coopérer dans d’autres cadres jugés plus respectueux de la souveraineté des États.

Amadou Traoré 


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