Le président ougandais Yoweri Museveni a été officiellement désigné mardi pour briguer un septième mandat lors de l’élection présidentielle prévue en janvier prochain. Âgé de 81 ans, il dirige le pays depuis 1986 et bénéficie du soutien du Mouvement de résistance nationale (NRM), qui contrôle la majorité à l’Assemblée nationale. Sa candidature a été validée après la présentation de plus de deux millions de signatures de ses partisans aux autorités électorales.

Museveni, arrivé au pouvoir par les armes, a multiplié les victoires électorales depuis 1996, souvent critiquées pour des irrégularités et des accusations de fraude. En 2017, il a fait lever la limite d’âge pour la présidence, ce qui lui permet aujourd’hui de se représenter. Son fils, Muhoozi Kainerugaba, occupe actuellement la tête de l’armée, consolidant davantage l’emprise familiale sur le pouvoir en place.

Face à lui, l’opposant Robert Kyagulanyi, connu sous le nom de Bobi Wine, devrait être investi candidat dans les prochains jours. Déjà en lice en 2021, il avait obtenu 35 % des voix contre 58 % pour Museveni, un résultat qu’il continue de contester en raison de nombreuses irrégularités. Très populaire auprès des jeunes, Bobi Wine incarne pour une partie importante de la population la promesse d’un changement.

L’Ouganda, où plus des trois quarts des habitants ont moins de 35 ans, se prépare ainsi à une nouvelle confrontation politique tendue. Museveni met en avant ses réalisations et appelle à la stabilité, tandis que Bobi Wine attire une jeunesse avide de renouveau. Le scrutin de janvier devrait une fois encore opposer ces deux figures dans un climat marqué par la méfiance et les tensions.

Jeremy Ahossou