Le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a lancé un appel pressant aux autorités de transition en Guinée. Dans un communiqué publié le 25 septembre, il a demandé la levée des restrictions imposées aux partis politiques et aux médias, estimant qu’elles sont contraires aux principes démocratiques. Alors que le pays s’apprête à organiser des élections en décembre, après le référendum constitutionnel, il a insisté sur la nécessité d’assurer un processus inclusif et transparent.
Le responsable onusien s’est également montré préoccupé par la multiplication des arrestations arbitraires et des cas de disparitions forcées. Selon lui, au moins dix personnes sont actuellement portées disparues, parmi lesquelles figurent l’activiste Oumar Sylla, connu sous le nom de Foniké Mengué, et le journaliste Habib Marouane Camara. Ces pratiques, jugées alarmantes, risquent de compromettre la crédibilité de la transition politique en cours.
Volker Türk a exhorté les autorités militaires à libérer immédiatement toutes les personnes détenues de manière arbitraire. Il a aussi demandé l’ouverture d’enquêtes indépendantes et impartiales pour faire la lumière sur les cas de disparitions forcées et garantir la justice aux victimes. Pour lui, le respect des droits humains doit être au cœur du processus de retour à l’ordre constitutionnel.
Enfin, le Haut-commissaire a interpellé Conakry sur la grâce accordée à l’ancien chef de la junte Moussa Dadis Camara, condamné pour le massacre du 28 septembre 2009. Il a rappelé que « le droit international interdit les grâces pour des crimes aussi graves ».
Jeremy Ahossou