L’ancien président sénégalais, Macky Sall, est revenu pour la première fois sur la polémique liée à la « dette cachée » estimée à près de sept milliards de dollars et révélée après son départ du pouvoir. Dans un entretien accordé à l’Atlantic Council à l’occasion de la présentation de son livre L’Afrique au cœur, il a qualifié ces accusations de « non-sens », affirmant qu’une dette publique ne pouvait, par définition, être dissimulée.

L’ex-chef d’État, qui ambitionne visiblement des fonctions internationales, a souligné avoir été « le premier surpris » par ces révélations. Il a rappelé que la surveillance multilatérale du FMI, la Cour des comptes et les services de l’État rendaient impossible une telle dissimulation. « Comment on peut cacher tout cela, sans que moi-même je sois informé ? », s’est-il interrogé.

De son côté, le ministre de l’Économie, Abdourahmane Sarr, a apporté des précisions en évoquant des paiements directs à l’étranger, émis sous l’ancien régime, mais non répertoriés dans les comptes transmis à la BCEAO. Ces anomalies pourraient expliquer l’origine de la dette et justifient l’audit en cours annoncé par les autorités actuelles.

Macky Sall, tout en défendant son bilan marqué par des projets tels que l’électrification et le train express, a déclaré attendre les conclusions de cet audit pour « comprendre » l’origine de cette dette. Il laisse aussi entendre qu’il garde un œil sur son avenir politique et diplomatique, notamment une possible candidature à la direction des Nations unies.

Jeremy Ahossou