Le samedi 16 novembre 2024, les Gabonais se sont rendus aux urnes pour voter sur le projet de nouvelle Constitution, un texte qui marque un tournant dans l'organisation institutionnelle du pays. Selon les résultats provisoires annoncés par le ministre de l'Intérieur, Hermann Immongault, le "Oui" l'a emporté avec une écrasante majorité de 91,80 %, contre 8,20 % pour le "Non". Le taux de participation s'élève à 53,54 %, a précisé le ministre lors d'une déclaration faite ce dimanche.
Un régime présidentiel consolidé
La nouvelle Constitution introduit un régime présidentiel renforcé, consolidant le pouvoir exécutif et supprimant le poste de Premier ministre. Désormais, le président aura la prérogative de nommer un vice-président, une figure institutionnelle qui pourrait jouer un rôle stratégique dans l'équilibre du pouvoir. En outre, la Constitution accorde au chef de l’État le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale, ce qui renforce encore davantage l'autorité présidentielle.
Ces changements visent à simplifier la gouvernance et à réduire les frictions institutionnelles, mais ils suscitent également des préoccupations parmi les défenseurs de la démocratie, qui redoutent un excès de concentration des pouvoirs dans les mains du président.
Des conditions de candidature plus strictes
Parmi les innovations marquantes, la nouvelle Constitution introduit des critères stricts pour les candidats à la présidence. Désormais, les postulants doivent :
De plus, une clause exclut les conjoints et descendants directs d’un président en exercice de se porter candidat. Cette mesure, perçue comme une garantie contre toute dérive dynastique, vise à prévenir les risques de continuité familiale dans l'exercice du pouvoir.
Un tournant historique pour le Gabon
L’adoption de cette Constitution consolide un régime davantage centré sur une gouvernance présidentielle, tout en établissant des règles de succession plus strictes. Les partisans du texte y voient un moyen de moderniser les institutions et de renforcer la stabilité politique, tandis que les critiques dénoncent une centralisation excessive des pouvoirs.
La prochaine étape consistera à appliquer ces nouvelles dispositions et à observer comment elles influenceront l'équilibre des pouvoirs et la vie politique gabonaise. Si ce référendum marque une victoire politique pour le régime en place, sa mise en œuvre concrète sera cruciale pour juger de son impact sur la gouvernance et la démocratie au Gabon.
Jeremy Ahossou