Les rideaux se sont levés ce lundi 30 juin 2025 sur la 4ᵉ Conférence Internationale sur le Financement du Développement (FfD4), dans la ville andalouse de Séville, en Espagne. Cet important forum réunit les chefs d’État et de gouvernement du monde entier autour des enjeux cruciaux liés à l’architecture de la finance mondiale et à l’accélération de la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici à 2030.
Le Mali y est représenté au plus haut niveau par le Premier ministre, ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, le Général de Division Abdoulaye Maïga, qui conduit la délégation malienne au nom du Président de la Transition. C’est dans une atmosphère solennelle, marquée par une photo de famille et des poignées de main symboliques, que les travaux ont débuté.
À l’ouverture, le Roi d’Espagne et le Président du gouvernement espagnol ont tour à tour exprimé l’engagement du Royaume d’Espagne à contribuer activement aux solutions de financement durable. Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a quant à lui salué certains progrès enregistrés, tout en pointant du doigt la lenteur du développement dans plusieurs régions du monde.
Prenant la parole à la tribune internationale, le Premier ministre malien s’est exprimé au nom de la Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Dans un discours ferme et visionnaire, le Général de Division Abdoulaye Maïga a réaffirmé l’ambition commune des dirigeants de l’AES de faire de la jeune confédération une puissance panafricaniste au service des peuples du Sahel et du continent.
À ce titre, il a annoncé la création d’une Banque d’Investissement et de Développement de l’AES, dotée initialement d’un capital de 500 milliards de FCFA, un instrument souverain destiné à financer les priorités des États membres hors des conditionnalités habituelles.
Le chef du gouvernement malien a également lancé un appel appuyé à une coopération sud-sud renforcée et à des réformes courageuses de l’architecture des institutions financières internationales. Il a exhorté la communauté internationale à faire preuve de plus de solidarité face aux défis communs, notamment en appelant à dissocier le terrorisme de ses soutiens extérieurs, pour une approche plus juste et efficace de la lutte contre l’insécurité dans le Sahel.
En marge des discours, les membres de la délégation malienne, dont plusieurs ministres et cadres, participeront à diverses tables-rondes thématiques. La conférence sera clôturée par l’adoption d’un document final baptisé Déclaration de Séville, qui formulera les principales recommandations et engagements des États participants.
La voix du Mali et de l’AES s’est ainsi fait entendre avec clarté, ambition et responsabilité sur la scène mondiale du financement du développement.
Cyril DAKPITI