À Lomé, la capitale togolaise, la journée du jeudi 26 juin 2025 a été marquée par des tensions sporadiques dans plusieurs quartiers. Malgré l’interdiction des autorités, des groupes de jeunes ont répondu à l’appel d’un collectif d’influenceurs pour manifester contre la gouvernance actuelle. Des affrontements ont éclaté notamment à Bè-Kpota, Attiegou et aux abords de la Colombe de la Paix, où les forces de sécurité ont procédé à des dispersions musclées à coups de gaz lacrymogènes
Un important dispositif sécuritaire a été déployé dans les quartiers sensibles comme Atikoumé, Tokoin-Habitat et Agbalépedo. En réponse aux craintes de débordement, de nombreux commerces, notamment à Assiganmé et Bè, ont gardé leurs portes fermées. « On ne sait jamais, il suffit d’un rien pour que ça dégénère », a confié une commerçante à Tokoin, traduisant le climat d’appréhension qui règne dans la capitale.
Face à cette mobilisation largement organisée sur les réseaux sociaux, les autorités ont réagi en bloquant l’accès à plusieurs plateformes, dont TikTok et Facebook. Cette coupure intervient dans un contexte où le gouvernement, par la voix du ministre Gilbert Bawara, a dénoncé une tentative de déstabilisation venue de l’extérieur, appelant la population à ne pas céder « aux appels à la désobéissance venus des capitales étrangères ».
Malgré la répression et les restrictions numériques, les manifestants affirment leur volonté de faire entendre leur voix de manière pacifique. « On veut juste dire que ce pays nous appartient aussi », a déclaré un jeune homme rencontré à Bè. Les organisateurs prévoient de poursuivre la mobilisation jusqu’au 28 juin, dans un climat marqué par la tension, la peur, mais aussi une forte détermination citoyenne.
La rédaction NEW AFRIQUE