Reçu sur la chaîne privée New World TV, le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, reconnu proche du président, s’est exprimé sur l’arrestation controversée de l’artiste Aamron. Il a qualifié l’interpellation de « malheureuse et regrettable », tout en estimant qu’elle était justifiée au regard des propos tenus par l’artiste. « Nous ne parlons pas d’un citoyen tranquille, n’ayant rien fait du tout, qui aurait été victime d’un État répressif », a-t-il affirmé, rappelant que la liberté d’expression ne saurait couvrir les injures ou diffamations.
Le ministre a réaffirmé l’attachement du gouvernement aux libertés fondamentales, mais a mis en garde contre les dérives verbales. « Un citoyen peut critiquer ce qu’il considère comme insatisfaisant. Mais cela ne justifie pas les comportements inappropriés observés chez cet artiste », a-t-il insisté. Selon lui, les figures publiques ont une responsabilité particulière dans la manière dont elles utilisent leur parole.
Malgré la polémique, Gilbert Bawara a salué le « dénouement heureux » de l’affaire Aamron, y voyant un signe d’apaisement. Il a même évoqué un soutien potentiel de l’État à l’artiste, notamment pour sa santé et ses projets professionnels. « S’il estime avoir besoin d’aide, qu’elle vienne de bonnes volontés ou des pouvoirs publics, pourquoi pas du gouvernement », a-t-il déclaré.
Le ministre a profité de cette tribune pour lancer un appel à la jeunesse togolaise. Il a encouragé les jeunes à faire preuve de discernement face aux discours haineux et à ne pas se laisser manipuler. Pour lui, la critique est légitime, mais elle doit s’exercer « dans le respect mutuel et des valeurs républicaines ».
Jeremy Ahossou